Deux semaines que je dois répondre à ce foutu mail. J'ai pas envie. Mais si je ne répond pas ça sera "qui ne dit mot, consent" et cette idée m'insupporte.
Parce qu'elle pense à ma place que ça ne serait pas bon pour moi. J'aime pas qu'on pense à ma place. Ferme ta gueule pour voir...
Non j'ai pas envie d'être avec toi, certainement pas, tes angoisses à la con prennent trop de place et te servent bien trop souvent d'excuses.
Non j'ai pas envie de coucher avec toi, d'ailleurs j'ai envie de coucher avec personne, ça me saoule de jouer à être quelqu'un de sensuel. j'aime pas me déguiser, j'aime pas jouer à être quelqu'un d'autre alors j'ai pas envie de me donner toute cette peine pour si peu.
Parce que j'avais pas envie de me poser de question, parce que ça me rendait heureuse.
Tu sais quoi j'avais juste envie de venir en vacances, de continuer à découvrir, à se raconter les cinq ans de silence. C'est toujours chouette de partir en vacances et de retrouver quelqu'un qui a compté avant.
T'as rendu ça moche, T'as rendu ça névrosé. Tu t'es mouché dans la légèreté que ça avait, tu t'es torché avec l'irréel, l'hors temps qui me plaisait tant.
Qu'est-ce que tu avais besoin de savoir ce que c'était? On se serait vu deux fois par ans à tout casser vu la distance...c'était le but de ne pas savoir.
Ça n'a rien compris mon précieux, oh non, ça n'a rien compris. Alors ça a annulé notre venue au dernier moment. C'est pas grave mon précieux, ici y'a la mer, le chat qui ronronne sur le canapé et un max de saisons en retard. On va se tenir compagnie, on va inviter les potes, on va boire trop même si on a de plus en plus de mal à s'en remettre de l'alcool. on va passer des chouettes vacances!
et tu sais pourquoi? Parce que je crois que finalement ça nous à fait avancer. On s'est rendu compte qu'on avait grandi un chouïa, en fait, par rapport à il y a cinq ans.
Je te l'accorde, à deux-cent balles de billets non remboursables, elle fait mal un peu la prise de conscience.